mercredi 12 novembre 2014
Spécial Enfant : La Toupie
jeudi 30 octobre 2014
Chronique Littéraire de 18 RUE DU PARC par Annie Forest-Abou Mansour, l'Ecritoire des muses, http://lecritoiredesmuses.hautetfort.com/
18 Rue du
Parc
Jacques Koskas
Il est des jours éditions (2O14)
Jacques Koskas
Il est des jours éditions (2O14)
Par Annie Forest-Abou Mansour dans L'ECRITOIRE DES MUSES, magazine littéraire en ligne
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Dans
le lieu clos que constitue le vieil immeuble, symbole de la Vie,
cohabitent Mme Moineau, « élue
meilleure pâtissière de la
ville », devenue célèbre dans la région grâce à ses succulents choux à
la crème, Alice Léchiquier, femme âgée, que sa mémoire replonge dans la
jeunesse, (« Elle se vit comme une
jeune femme d’à peine plus de vingt ans. (…) La maladie la ramène en arrière dans une cure de rajeunissement
inédite »), Paul Verbure, un homme déprimé au visage grave, Margot,
une mère divorcée, qui croit, pendant plusieurs jours que ses deux fils ont été
enlevés par leur père, un médecin doté de recul face aux
événements, capable d’analyser les comportements des uns et des autres,
un étrange policier, le nez toujours chaussé de lunettes noires…
Tous
ces êtres brossés à traits précis, dotés d’une personnalité de plus en
plus dense au fil des pages, sont confrontés à la souffrance physique ou
psychique, aux différents visages de la perte, mort ou séparation d’un
être aimé, à la maltraitance… Les symptômes du déchirement sont donnés à
voir avec précision : « Eléonore
s’en approche, les mains moites, la gorge serrée à la limite de l’étouffement.
Douleur aigüe, incisive ». Ses ravages sur le corps explicités :
« Eléonore, son épouse, le visage
hagard, les cheveux épars sur son front, le corps vieilli dans ses vêtements
froissés (…) ». Les douleurs et leurs conséquences mentales ou
corporelles sont dites, montrées.
Certains êtres vont arriver à mettre plus ou moins à distance leur
douleur en prenant différents chemins : l’amnésie, le
refoulement, véritable « bombe
à retardement », la somatisation pour le policier et la jeune
infirmière, les larmes, la
dépression, les regrets sans fin, inutiles (« Si elle avait su, ils ne seraient pas sortis ce soir là »), le
retour dans le passé, la régression : « L’enfance reste un pays toujours prêt à nous recevoir. Y retourner,
sans en avoir conscience, n’est-ce pas une façon astucieuse de faire la nique à
la mort ? ». D’autres arrivent à sortir des épreuves, à surmonter
le choc psychique subi, à tisser un processus de résilience à la faveur, par
exemple, de la création artistique comme la peinture ou l’écriture.
D’autres encore malheureusement sombrent, cessant de lutter,
choisissant le suicide, la fuite, l’alcoolisme, (« Vautré dans son fauteuil, il passait de
longs moments à contempler le visage de la disparue, mêlant ses pleurs aux six
bouteilles du pack de bière posées à ses pieds qu’il tétait une à une,
jusqu’à la dernière goutte »), la violence comme Emile Leboeuf,
instituteur distingué au double visage, maltraitant son enfant qu’il rend
responsable de la mort de son épouse.
Jacques
Koskas, psychomotricien, psychanalyste, part de son expérience
professionnelle pour aboutir à l’écriture. Il donne un visage à des
consciences et des coeurs blessés dont il sonde les replis avec talent et
poésie (« Les yeux de l’enfant,
démesurés dans son visage étroit, ressemblent à ces galets sombres, polis par
les vagues, qui perdent leur éclat quand la mer se retire »), émotion
et parfois humour (« Inutile
d’effaroucher sa vieille amante, la possessive Dame Arthrose, en embuscade
derrière ses articulations »). Utilisant avec simplicité les outils de
la psychanalyse, il permet à tout un chacun de comprendre les
différentes réactions de l’être humain confronté à la souffrance, à
l’intolérable et absurde finitude de la vie. 18 Rue du Parc est l’ouvrage émouvant d’un spécialiste du cœur
humain qui lance implicitement un message de paix lorsque Léila passe « son bras sous celui de Simon » dont
les parents sont partis en fumée pendant la Shoah. Pourquoi en effet
l’existence de la haine lorsque l’homme souffre déjà autant ?
« Vanité des vanités, tout est vanité » dit
l’Ecclésiaste
http://lecritoiredesmuses.hautetfort.com/archive/2014/10/29/18-rue-du-parc.html
jeudi 2 octobre 2014
LE LIVRE, LE LECTEUR ET L’ÉNIGME DU PUITS DES AMANTS DISPARUS
Enfin, te voilà, lecteur ! Je commençais à désespérer dans cette bibliothèque désertée. Bientôt, je le crains, nous serons
reconvertis en pièces de musée, et seuls quelques privilégiés auront le droit
de nous feuilleter de leurs mains gantées.
Je
suis heureux que ton choix se soit porté sur moi. Les amateurs éclairés sont
rares en ces temps d’aliénation pixelisée.
Alors
suis-moi ! Nous voyagerons de chapitre en chapitre sous la bannière de
lettrines aux arabesques audacieuses. Nous sillonnerons les paragraphes aux
alinéas cadencés sous le contrôle d'une police vénérable au temps suspendu. Et
ce n'est qu'au terme de notre périple que te sera dévoilée : L’énigme du puits des amants.
C'est
un titre, j'en conviens, qui manque d'épaisseur. Mais tu aurais tort de te fier
à son apparente candeur. Les lecteurs précédents te confirmeront sans peine mes
propos.
Je
constate à la fébrilité de tes doigts que tu es pressé d'arriver. Du calme !
Prends le temps d'apprécier le déroulement de l'histoire. La chute n'en sera
que plus troublante. Je me fais une joie de partager cette aventure avec toi.
Et puis, quel bonheur de quitter mon étagère poussiéreuse.
Cher
lecteur, allons-y !
Nous
voilà sur un chemin. Cette campagne aride, où ne poussent que des pierres, est
un paysage hautement symbolique de la pensée de l'auteur. Voici le pont sous
lequel Eleanor et Cornélius se sont rencontrés. Le coup de foudre aveugle qui
les a percutés est encore visible sur le pilier nord.
A
présent nous traversons une forêt, sombre et touffue comme l'a voulue l'auteur,
un illustre inconnu qui ne me remerciera jamais assez d'entretenir sa mémoire.
Eleanor et Cornélius y ont trouvé refuge. Leur union illégitime menaçait
l’ordre moral de ce temps-là. Une prime conséquente était promise à qui les
retrouverait.
Nous
approchons de… Mais que fais-tu ? Tu reviens à la page précédente ? Quelque
chose t'a échappé ? Ce paragraphe ? Il ne fait que ralentir le récit… Quoi ? Tu
veux le lire ? C’est incompréhensible, dis-tu ? Je sais, je sais…
j’espérais que tu ne t’en rendrais pas compte… Ça ? Ce qui est accroché au
chêne ? Au bout de la corde ? Oui, d'accord, c'est un pendu. J’avais prévu de
t’en parler plus tard… Tu tiens à ce que je le fasse toute de suite… Je
comprends. Tu as le droit de savoir… Alors, je t’explique…
Il
y a quelques années un lecteur, du genre terreur des bibliothèques, m’a
sauvagement arraché cinquante pages, sans aucune raison, rien que pour le
plaisir de faire… « chier » (c’est l’expression qu’il a utilisée) les
lecteurs suivants. Tu imagines ma douleur, sans compter le chagrin inconsolable
d’être amputé d’une partie de moi-même. Mais j’ai tenu à rester sur mon étagère
et à poursuivre ma mission auprès de vrais lecteurs comme toi… Voilà pourquoi
certains aspects du récit t’échappent. Mais rassure-toi, je le connais par
cœur.
Reprenons.
Après de multiples péripéties, dont les détails se trouvent dans les pages
absentes, nous approchons du centre de l’intrigue. Voici la maison, cachée au
plus profond de la forêt. Eleanor et Cornélius en avaient fait leur nid secret.
Et voici le puits, seul témoin du drame.
Nous
allons entrer. J'ai la clef mais je toque quand même. Par habitude. Ne va pas
croire, lecteur, que je prête la moindre attention à ces rumeurs disant qu'on
les aurait revus errer dans les parages ! Que des ragots !
J'ouvre
la porte. Tu entends comme elle grince ? Ces toiles d'araignée qui se collent
sur ton visage sont tout à fait répugnantes, n'est-ce pas ? Spécialité de
l'auteur. L’endroit est plutôt lugubre, je te l'accorde. Regarde comme tes pas
s'impriment dans la poussière. La voix que tu entends ? Quelle voix ? (l'auteur, doit se gonfler d'orgueil dans sa tombe). Ce n'est
que le vent qui gémit à travers les interstices qu’il a savamment percés autour
des fenêtres. Tout est resté en l'état : le puits, le couteau sur la margelle,
le sang sur les murs. Que s'est-il passé cette nuit-là ? Mystère ! Mais peu
importe, nous ne sommes pas dans un polar, si tu veux bien me passer cette
expression triviale.
Tu
peux t'approcher. Impressionnant ce puits ! Tout en pierres du pays noircies
par le temps, envahies par la mousse. Certes, la poulie est un peu rouillée,
mais elle pourrait encore faire son office si on retrouvait la corde et le
seau. Avance lecteur ! Je sens avec délice tes mains m'agripper. Je reconnais
que l'auteur a particulièrement réussi ce passage. Tu t'en doutes, la réponse
est au fond du puits. Prends cette bougie. N'hésite pas à te pencher…
Mais
non ! Que dis-tu là ? Tu es tombé tout seul !
Une
chance qu'il ne reste plus d'eau. Le puits est asséché depuis cette fameuse
nuit. On suppose que le squelette qui s'y trouve est celui d’Eleanor.
Normalement le crâne devrait être encore dans le seau. Tu le vois ?
Donc
?… ‒ voyons si tu as bien suivi ‒ le pendu dans la forêt ?... c'était ?… Cornélius, bien
sûr ! Quelle perspicacité ! Tu m’en vois tout ébloui.
Quoi
encore ? Oui, je sais, je sais… Il y a d'autres squelettes. Que veux-tu ? Je
m'ennuie sur mon étagère. C'est un roman qui n'intéresse pas grand monde. Alors
quand quelqu'un s'y égare, je le garde. Ce sont les lecteurs précédents… Le
dernier était une femme. Vous auriez fait un joli couple.
Désolé,
je ne peux faire aucune exception. Il en va de mon existence même. Je t’ai
parlé de ce lecteur fou qui m’a mutilé de tout un chapitre. Il fut le premier à
rejoindre Eleanor. La punition était amplement méritée. Le problème s’est posé
avec le lecteur suivant. Lui aussi avait remarqué la confusion du récit, due à
l’absence de certaines pages. S’il en avait parlé au bibliothécaire, j’étais
bon pour le pilon ou la crémation. Tu comprends pourquoi je ne peux laisser
sortir personne.
Quand
je disais que tu serais surpris par la fin... qui ne doit rien à l'auteur, je
le confesse. Allons, il est temps de clore ce chapitre et de tourner la page (le genre de clichés dont l'auteur raffole…)
Je
vais regagner ma place sur l’étagère, prendre la pose en équilibre sur la
tranche ‒ ce qui est loin d'être évident,
crois-moi ‒ et attendre le prochain
lecteur… Avec un peu de chance, tu auras de la visite bientôt…
mercredi 10 septembre 2014
VAR MATIN un peu de narcissisme ça ne peut pas faire de mal
mardi 9 septembre 2014
rentrée littéraire sur une étagère
- Vous
pourriez faire attention, vous m’écrasez la tranche !
- Désolé,
je ne vous avais pas vu…
- Normal,
ici c’est le coin à l’ombre.
- Il y a
pourtant de la lumière là-bas.
- Le gros
projecteur c’est pour Valérie T. Les loupiotes, pour les nouveaux romans de la
nouvelle rentrée littéraire.
- Mais,
JE SUIS un nouveau roman de la nouvelle rentrée littéraire !
-
Alors, vous n’avez rien à faire ici. Barrez-vous de mon étagère !
- Non
mais ! En voilà des façons. Si on m’a placé ici, c’est que ma place est
ici ! Et d’abord, à qui ai-je l’honneur ?
- Je
suis un roman ancien de la dernière rentrée littéraire.
- Quoi ?
Vous êtes ici depuis un an !
- Plus
exactement, depuis 3 mois. J’ai fait ma rentrée en juin, dans le cadre de
l’opération « lire sur la plage ». La vague de septembre m’a balayé
et depuis je moisis ici…
- Mais,
je ne comprends pas… je fais partie
de la vague de septembre…
- Septembre,
dites-vous ? Et quel mois est-on ?
- Mais
nous sommes en septembre !!!
- Mmm…
Et quel jour de septembre ?
- Euh,
le 10 ou le 11…
-
Alors, vous deviez avoir un bon potentiel. Mon voisin du dessus est là depuis
le 2 septembre. Il n’a tenu qu’une journée. Vous ne devriez pas vous plaindre.
- Que
me dites-vous là ! Je vis un cauchemar. Moi qui me voyais déjà à la une,
vêtu de ma jaquette Goncourt…
-
Nous avons dû faire le même rêve… Maintenant, si vous voulez bien vous écarter
un peu, vous m’écrasez la tranche, vous dis-je !…
Libellés :
bibliothèque,
écritures,
librairie,
livres
mardi 2 septembre 2014
18 RUE DU PARC - (EXTRAIT)
18 RUE DU PARC (chapitre 1 extrait)
Le Hameau du Parc
Vendredi 14 heures
Le Hameau du Parc
Vendredi 14 heures
Cortège de poids lourds.
Fracas de tôles.
Un camion rempli de gravats déboule rue du Parc. Un autre, lancé à toute allure, ébranle les pavés disjoints.
Ici, la poussière tient lieu d’oxygène. Chargés de l'abattre au sol, les brumisateurs de chantier sont aussi efficients qu’une bruine d’automne sur une forêt en flammes.
Une salve d’éternuements secoue l’homme immobilisé au bord de la chaussée. Ses bronches, encrassées, se crispent. À peine le temps d’aspirer une goulée de Ventoline, qu’un monstre de métal jaune, trimbalant une pelle gigantesque en équilibre précaire, manque le renverser. L’homme bondit. Son pied bute contre le trottoir. Ses mains râpent le bitume gravillonné.
Chauffard ! grogne-t-il, en se relevant.
Un champ de bataille s'ouvre autour de lui.
En quelques mois, le quartier, en lisière du parc des Châtaigniers, s’est transformé en terrain de jeux de massacre. Rivés aux commandes de machines géantes ‒ tractopelles, pinces à béton, brise-roches, grappins de démolition ‒ des homoncules, coiffés de casques fluorescents, fracassent, d’une simple pression des doigts, les maisons pétries d’histoire que l’on ne remarquait plus tant elles faisaient partie du paysage.
Dès que l’une s’écroule, les camions, charognards aux ventres de métal, avalent les décombres fumants dans leurs bennes brinquebalantes et les charrient à grand vacarme de grondements de moteurs et de crissements de pneus vers des cimetières de pierres agonisantes.
Les paumes des mains éraflées, l’homme remonte ses lunettes, époussète son costume gris de belle facture, ramasse son attaché-case et son aérosol.
N’en déplaise au Dr Noiraud ‒ « le Salbutamol est un produit dopant, n’en abusez pas ! » ‒ une inhalation supplémentaire s'impose dans cet environnement pollué à l'extrême.
D’ordinaire, Simon Léchiquier attend le dimanche pour s’aventurer de ce côté du Parc, seul jour où les engins de démolition somnolent sous la garde de vigiles et de leurs chiens.
Pouvait-il ignorer la voix suppliante de sa mère ?
...
18 rue du Parc est publié par Il est des Jours... artisan-éditeur
http://ilestdesjours.free.fr
Libellés :
absence,
littérature,
manque,
perte,
roman,
séparation
jeudi 21 août 2014
VIENT DE PARAITRE : 18 RUE DU PARC (roman)
Mon nouveau roman 18 rue du Parc, vient de paraître.
Il s'agit d'un roman choral sur le thème de la perte.
La douleur de la perte fait partie des plus graves souffrances psychiques. Faute d'élaboration suffisante, elle peut se convertir en souffrances corporelles.
Les personnages de ce livre sont confrontés à différents visages de la perte (manque, absence, disparition, abandon, amnésie, deuil...)
Chacun, selon ses moyens et son histoire, va se confronter à ce moment où tout menace de s’écrouler, à l’image de la maison qui ouvre et ferme ce roman.
Edité par il est des jours, artisan-éditeur.
Il s'agit d'un roman choral sur le thème de la perte.
La douleur de la perte fait partie des plus graves souffrances psychiques. Faute d'élaboration suffisante, elle peut se convertir en souffrances corporelles.
Les personnages de ce livre sont confrontés à différents visages de la perte (manque, absence, disparition, abandon, amnésie, deuil...)
Chacun, selon ses moyens et son histoire, va se confronter à ce moment où tout menace de s’écrouler, à l’image de la maison qui ouvre et ferme ce roman.
Edité par il est des jours, artisan-éditeur.
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HOMONYMIE INATTENDUE
Un livre est paru portant le titre "les révolutions de Jacques Koskas".
Merci de noter qu'il s'agit d'une homonymie inattendue.
Je ne suis pas le personnage de ce livre.
Par curiosité j'ai cherché sur les pages blanches le nombre de Jacques Koskas vivant en France. Sauf erreur (et sans tenir compte de la liste rouge), je serais le seul.
Merci de noter qu'il s'agit d'une homonymie inattendue.
Je ne suis pas le personnage de ce livre.
Par curiosité j'ai cherché sur les pages blanches le nombre de Jacques Koskas vivant en France. Sauf erreur (et sans tenir compte de la liste rouge), je serais le seul.
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